Ascension du Mont Fuji

Publié le par Erwan

Le week-end dernier, un seul objectif : l'ascension de Fuji-san (et surtout pas Fuji-Yama), le plus haut sommet du Japon, qui culmine à 3776m.

 

Le mont Fuji en été, vu depuis la 5ème station de Kawaguchiko.

 

Voilà le plan : Arrivée vers 14h à la ville de Kawaguchiko, trajet en bus jusqu'à la 5ème station de Kawaguchiko à 2305m d'altitude, départ à 20h pour arriver tranquillement vers 4h et voir le soleil se lever depuis le sommet, à 4h30 ! 

 

Voici maintenant comment cela s'est déroulé :

Levé à 9h30, départ à 10h30, le sac à dos bien chargé avec : des vêtements chauds, à manger, à boire (3,5L), lampe frontale, le minimum pour grimper… mais vraiment le minimum ! 

 

Je suis arrivé à 12h30 à Otsuki où l'on s'était donné rendez-vous avec Abdou, Mathieu et Johnny. Pas de problème pour se retrouver, vu la taille de la gare de campagne… On a pris nos billets pour le Fujisan Express, sauf que pour 300¥ de moins on à pris le pas express, qui en plus est parti environ 1h après l'express ! Tant pis, on a profité du voyage pour faire un "Clem's" (une variante du Quem's, en fait c'est juste le nom qui change…pour les détails faudra demander à Johnny boy).

 

15h ! Nous voici à Kawaguchiko ! Le temps de trouver quel bus on doit prendre pur la 5ème station, on achète nos billets aller-retour (très important ça !) et on se met en quête d'un restaurant. Effectivement, avec juste deux pauvres cookies dans le train depuis 10h, ça commençait à creuser. Alors on sen trouve un qui à pas l'air trop mal, yakiniku à 1,100¥…tentant ! Le problème c'est qu'en guise de yakiniku, on à un menu avec de la viande déjà cuite et pas exceptionnelle, sur une table en plastoc'… pas génial mais je pense qu'il ne faut pas en attendre plus des restaurants près de la gare…

 

Après ça on à pris le bus à 16h20 (avec pas mal d'indiens mais pas d'européens) qui nous à conduit à la 5ème station  de Kawaguchiko : le départ le plus connu et le plus emprunté. Avant d'arriver je me dis qu'il nous faudra absolument des bâtons de marche : "Allez, à 1,000¥ j'en prends un", et Johnny : "1,000¥ ? Mais ça sert à rien ! Allez, 100¥ j'en prends un !".

Et ben au final on était tous avec nos ptits bâtons et leurs ptites clochettes ! 

 

La fine équipe à la 5ème station de Kawaguchiko (2305m d'altitude)

 

Avant  de commencer le récit de l'ascension, il vous faut connaître quelques détails.

Il y a en tout huit stations sur le chemin, plus le sommet. En plus de ces stations, la chemin est parsemé de "huttes" où l'on peut acheter à manger, à boire, aller au toilettes et se reposer un peu avant de repartir. Certaines font aussi office de refuge pour ceux qui veulent dormir et reprendre l'ascension juste avant le lever du soleil.

On y trouve tout ce qu'il faut en cas d'oubli mais les prix sont bien évidemment très élevés... Sur le chemin j'ai eu le privilège de manger une banane à 150¥, une autre à 200¥ (environ 1,30 EURO...) et des cup noodles à 400¥ (histoire de manger un truc chaud).

Le chemin classique est long de 8km pour un dénivelé de 1471m et si température à la 5ème station avoisine les 25°C, il fait environ 5°C au sommet ! Avec un vent plutôt...violent.

A présent on peut y aller :)

 

Top ! Départ à 17h35mn30s (environ, les avis divergent quant à l'heure exacte de départ, des expertises sont en cours). Le début de l'ascension est relativement facile, de la petite randonnée, tiens ça descend…"C'est bien le chemin pour monter ?" "Oui oui, vous inquiètez pas", on continue ! On commence à croiser des groupes de japonais (moyenne d'âge 50 ans je dirais…mais ils (elles) faisaient plus). Heureusement ils nous laissent passer et on peut continuer à notre rythme.

 

Plus l'on monte, plus l'ascension est dure. Les petits chemins de rando sont devenus un peu plus abruptes et l'on marche de plus en plus sur de la roche, jusqu'au moment où ce n'est plus que de la roche, et où l'ont est entre la marche et l'escalade. Parallèlement, la nuit est tombé et les lampes frontales sont indispensables. Abdou qui n'en avait pas à acheté une torche à 2,000¥ à une hutte. Cher mais il est dorénavant interdit de s'aventurer plus loin sans lumière.

 

 

Reportage à la Nicolas Hulot (ou à la Patou, c'est selon) à mi-chemin (3100m)
 

La fatigue se faisant de plus en plus ressentir, vers 23h nous décidons de nous arreter un peu plus longtemps à Edoya Hut, à environ 3270m. Pour se protéger du froid on se colle dans un coin contre une des huttes avec une bâche en vynile pour arrêter le vent. Ce qui fait qu'on faisait vraiment pitié à voir... à vous de juger :


Les clochards du Mont Fuji

Après cette petite pose, nous sommes repartis et avons atteint le sommet vers 1h du matin. Pas grand monde dehors à cette heure là, quelques personnes dans des sacs de couchage ou couvertures de survie. On se remet en position clochards contre le dortoir, mais toujours impossible de dormir. De plus en plus de gens sortent du dortoir, l'un d'eux casse le bâton de Mathieu (On ne s'en rendra compte que vers 3h).
A 3h30 le sommet est rempli de monde, il faut attendre environ 1h pour aller aux toilettes, des gens continuent à affluer, les huttes s'ouvrent et laissent rentrer les clients potentiels (à 800¥ la soupe de porc (tonjiru) quand même…).
A 4h nous allons nous poster sur le versant est de la montagne, aux première loges pour assister au lever du soleil:
 


La Fine équipe en haut du Mt Fuji

 


A 4h45 le soleil se lève enfin !
 





Les couleurs sont vraiment magnifiques et malgré le fait que le soleil soit tout petit (comparé à ce que l'on peut s'imaginer), c'est une sensation unique d'admirer ça depuis le plus haut sommet du pays du soleil levant.
Afin d'achever ce pélerinage, je plante une pièce dans les sortes de Tori, tout au sommet, et je laisse là les clochettes qui nous ont accompagnés lors de la montée et qui (étonnement) ne nous ont pas rendus fous :)


 

Adieu mes braves petites clochettes…snif…



On l'a fait !

Une fois le rituel accompli, il est temps de descendre, Abdou et Johnny partent devant, trop froid pour eux, je reste avec Mathieu pour faire tamponner mon bâton du sceau du sommet. A cette heure-ci, tout le monde voulait descendre (logique car c'est une montagne volcanique…cf Mathieu) et on ne souffrait pas de la solitude…voyez plutôt :


La descente : plus dure que la montée

Le problème c'est qu'à un moment, on croise Abdou et Johnny:
Eux :"C'est pas le bon chemin."
Nous :"Quoi ?"
Eux :"Faut remonter"
Encore nous :"Heeeinn ???"

C'était malheureusement la triste vérité. Si on avait pris le temps de lire les consignes de sécurité on aurait lu en gras souligné : "Attention à prendre le bon chemin pour la descente à Edoya Hut !!!".
Maintenant il fallait soit remonter pendant 1h30~2h sous le soleil ou descendre vers une autre station sans garanties de trouver un bus pour rentrer…Après débat, nous décidons de continuer à descendre. Au début ça va, c'est comme depuis le sommet, et là on arrive sur la vision d'horreur qu'est la suite de l'itinéraire Subashiri-Gotenba.

Alors on peut lire sur wikipédia :
"
Bien que la plupart des randonneurs ne montent pas par les itinéraires de Subashiri et de Gotenba, beaucoup les empruntent lors de leur descente afin de profiter de leurs sentiers recouverts de cendres volcaniques".

 

Là je rigole. Ceux qui ont écrit ça n'ont sûrement jamais du emprunter cette route pour descendre. Alors que l'itinéraire de Kawaguchiko descends en zig-zag, celui de Subashiri descends tout droit et avec une pente bien plus forte, impossible de se tenir droit sans de gros efforts, impossible de s'appuyer sur une pierre : elles glissent sur la cendre. Si l'on ajoute à cela le sol recouvert de cendres et de roches, les nuages de poussière soulevés par les gens et le soleil au zenith à 8h du mat… Il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de passer par là !

 

 

La descente infernale

 Après 2h~3h de cette route, nous arrivons à la station de Subashiri… là on nous informe que le bus mets 4h à rejoindre la station de train la plus proche et coûte 15,000¥/personne (douteux quand même). On à donc opté pour le taxi à 1750¥ par personne et qui nous à ramené à la station de train de Gotenba ou tout le monde à pu rentrer dans son petit appartement pour prendre une bonne douche et faire un gros dodo…


C'est une ascension que je conseille à tous mais il faut se préparer un peu mieux que nous, vous l'aurez compris. Le faire de nuit est plus facile vu que l'on ne se tape pas le soleil mais la lampe frontale est indispensable. Enfin, faites très attention à votre itinéraire de retour ^^ C'est le pire souvenir que j'aie de ce week-end. A part ça, c'est vraiment une aventure inoubliable.

Vous pouvez dès maintenant aller voir les superbes photos de ce week-end au sommet.

Vous pouvez également regarder une vidéo de la montée du Mt Fuji par un autre petit français, cela vous donnera sûrement un meilleur aperçu sur la montée en elle-même !

Publié dans Tokyo et ses alentours

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F
Congratulation tokio colloc!
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C
je voulais écrire "dominant l'Univers"!<br /> j'espère que tu seras bien dans ton nouveau logement, fais attention à tes affaires, s'il y a beaucoup de passage!<br /> bisous et bon weekend
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C
coucou<br /> super ton reportage et tes photos, très pro, j'ai bien aimé la photo "Erwan seul face à l'Univers": mégalo ou visionnaire?<br /> gros bisous
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E
<br /> Les 2 pourquoi... ?<br /> Et d'abord c'est pas "face à l'univers" c'est "de profil à l'univers"...<br /> En fait c'est une scène assez commune que j'avais envie de refaire ici :)<br /> <br /> <br />
A
et oui, on l'a fait ! Je me souviens de l'épreuve traumatisante de la bâche bleue ^^ quant à mes clochettes, je les ai accrochées sur un rocher a sommet du Mont.
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J
Salut,<br /> <br /> Les photos sont suberbes. Sachant qu'en général, ce genre de photos ne rend pas aussi bien qu'en réalité, ça devait être fabuleux !<br /> <br /> Ça a quel sens de laisser les petites clochettes en haut du mont ? Tu ne l'as pas expliqué.<br /> <br /> A+<br /> Jean- Loup, du haut du mont ... Frugy
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E
<br /> Oui je ne l'ai pas expliqué mais j'ai une bonne raison pour cela : je ne sais absolument pas quel sens ça a :)<br /> C'est sur que ça à un sens religieux puisque le Mont Fuji est une montagne sacrée et le fait d'accrocher ses clochettes là-haut eut symboliser la fin du pèlerinage…j'imagine…<br /> Sinon les photos sont pas mal mais c'est sur que ça vaut pas la vue de Quimper depuis le mon Frugy ^<br /> <br /> <br />